Mais non mais je veux pas la voir elle ! (Aria)

18h30. Je détournais les yeux de la pendule au dessus du micro-ondes de la cuisine. J'allais devoir y aller.
Lara Johnson avait besoin de mes services pour garder sa fille de quatre ans ce soir.
J'avais l'habitude de ce genre de petits-boulots, et à vrai dire, ça ne me déplaisait pas, j'aimais plutôt la compagnie de ces petits, toujours très imaginatifs. J'avais déjà gardé pas mal d'enfants dans mon adolescence, mais pas depuis que mes parents étaient morts. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me faisait bizarre. J'avais l'impression de vraiment commencer une nouvelle vie.

Bref, pas le temps de m'éterniser sur mes états d'âmes. J'attrapais mon téléphone, mon porte-monnaie et quelques trucs inutiles qu'une fille se doit d'avoir dans son sac et je sortais.
Sur le chemin, je recevais des messages de ma sœur, qui me harcelait en me demandant pourquoi je ne pouvais pas sortir avec elle ce soir. Muette comme une tombe, j'inventais une excuse plutôt nulle, le typique : « j'ai mal à la tête, si je sors, j'ai peur que ça empire. Je t'appelle demain. »

En effet, Lara m'avait bien fait comprendre lorsqu'elle m'avait demandé de garder sa fille, qu'elle ne voulait pas que le fait qu'elle ait une fille s'ébruite dans le campus, ce que je comprenais tout à fait.

J'arrivais plutôt vite à l'adresse indiquée. J'avais quelques appréhensions lorsque je sonnais à l'interphone. C'était sans doutes la petite fille de 4ans qui me répondit, elle ne devait se douter de rien, Lara m'avait dit qu'elle lui annoncerait au dernier moment.

« T'as oublié tes clés Juliet ? Je t'ouvre. »

J'entrais et je montais jusqu'à chez elles.

Ce fut Lara qui m'ouvrit la porte, la petite dans les bras. Quelque chose me disait que ça n'allait pas se passer comme je l'avais prévu. Elle avait l'air plutôt pas très contente ! Elle suivait sa mère jusqu'à sa chambre pendant que je restais dans l'entrée... Il faut que j'avoue que je ne savais pas trop quoi faire de mon corps là... J'entendais Lara au loin dicter les consignes à Emily.
Quelques minutes plus tard, elles revenaient toutes les deux, Emily toujours collée à sa mère... Ou la la, ça allait être dur !

Puis, contre toute attente, qui tenait son doudou très fermement dans la main avança vers moi et me dit un joli sourire.

« Bonsoir, moi c'est Emily »

Lara me prit mon blouson et je me penchais vers Emily pour lui dire bonjour. Le moins que je puisse dire, c'est qu'elle paraissait timide.
La petite regardait sa mère partir en fermant la porte et se mit à courir vers la fenêtre pour la regarder partir. Je la laissais faire...

Je sentais vraiment qu'il allait falloir que j'apprivoise cette petite pas décidée à me laisser la garder.

Elle regardait la voiture de sa mère s'éloigner puis lorsqu'il n'y a plus eu de voiture en vue, elle se retourna vers moi.
Je n'avais pas bougé de l'entrée, je me contentais de la regarder faire, d'ailleurs, à mon avis, elle avait bien l'intention de me pourrir la vie !
J'allais en faire les frais dès maintenant...
Elle était toujours sur sa chaise et semblait penser, mais alors, ça devait fuser dans sa tête.
En même temps, elle devait se sentir abandonnée...

Bref, je la regardais faire de l'entrée, elle descendit de sa chaise avant de se servir un immense verre de coca. Je ne sais franchement pas comment un aussi petit estomac pouvait ingurgiter autant de soda et à mon avis, elle n'arriverait pas à aller jusqu'à la table sans nourrir le sol au passage.
Aussitôt dit, aussitôt fait, la demoiselle prit son verre et se dirigea vers le salon en reversant la moitié du coca sur le sol.

Je voulais intervenir mais j'étais trop estomaquée pour dire quoique ça soit, cette petite était certainement deux fois plus intelligente que les enfants de son âge.
Elle me rappelait Bella à son âge. Elle était pareille, toujours en train d'essayer de faire comme Alex et moi, et toujours très déçue et vexée quand on la rejetait en disant « C'est pas un jeu de ton âge, t'es trop petite ! »

Revenons-en à Emily, elle avait posé son verre sur la table du salon pour attraper la télécommande de la télé, ce que, au passage, sa mère m'avait dit d'éviter de faire.
Elle peinait à l’atteindre d'ailleurs, elle était monté sur le meuble et pestait silencieusement contre sa mère qui l'avait mise si haut.
Une fois la télécommande attrapée, elle partait s’installer sur le canapé, non sans oublier son verre de coca, et commença a zapper pour trouver, j'imagine, des dessins-animés. Elle s'arrêta sur une chaine quelconque qui diffusait un film de guerre bien trash, elle n'eut pas le reflex que j'aurais eu à sa place, c'est à dire, changer de chaine directement. Elle attrapa sa peluche et continuait à regarder.

Je décidais de sortir de cet état de spectatrice et de commencer, d'une à me faire respecter et de deux, peut-être à me faire apprécier, mais ça, je savais bien qu'il faudrait du temps.
Je me dirigeais directement vers la télé et l'éteignit. Elle avait l'air terrorisée et je me demandais bien ce qui pouvait se passer dans sa tête à ce moment là.
« Voilà ce qui se passe quand on désobéit aux ordres des mamans, ça nous retombe toujours dessus. 

Je m'approchais et m'assis à côté d'elle en posant ma main sur sa jambe.

"T'inquiètes pas va, c'était un film, c'est pas vrai ce qu'ils montrait là. Le sang que tu as vu, ça devait être du ketchup et les armes, c'était des trucs en plastique ! Tu sais, les acteurs c'est des petits joueurs ! 

Je n'attendis pas sa réponse et continuais

- Ta maman ne t'as pas laissée avec moi pour t'embêter, et crois moi, elle a été très prudente avant de te confier à moi. J'ai l'habitude de m'occuper d'enfants comme toi et si tu veux bien de moi, on pourrait bien s'amuser plutôt que de faire la guerre...
Bon, maintenant, si tu veux bien, on va nettoyer tout ce coca que tu as mis sur le sol ! Je veux bien t'aider mais je ne le ferais certainement pas toute seule ! "

Je la regardais, j'espérais qu'elle ne serait pas hostile et qu'elle comprendrait que je n'étais pas là pour l'embêter.

Je crois que si j'avais eu une peluche parlante, elle aurait hurlé de douleur tellement j'étais crispée sur elle. Je voulais que maman rentre et qu'elle éteigne la télé pour que je puisse me blottir dans ses bras. Pourquoi je n'éteignais pas de moi même, j'en étais capable bien entendu mais non je ne le ferais pas, je prouverais avant à mademoiselle que je commandais qu'elle le veuille ou non. Je sursautai quand un garçon habillé d'un imperméable bleu marine très laid visa un autre homme habillé d'un simple short dans la poitrine et que celui s'écroula au sol du sang perlant sur sa poitrine. Il venait de mourir et ça me paniquait, oui bien sur j'avais déjà entendu parler du mot mort mais jamais je n'avais été témoin de cela. Je fis un gros effort pour ne pas pleurer mais à vrai dire j'en avais terriblement envie, je préférais encore mille fois les réprimandes de maman que de voir ça. J'avais le coeur qui se serrait, une envie irrépressible de courir dans ma chambre avec Kitty et de me coucher dans mon lit en attendant que maman rentre pour me réconforter mais d'un côté je voulais prouver que j'étais capable de surmonter ça et que même j'étais assez courageuse pour avoir déjà regarder des films de ce genre dix fois. Maman aurait vu ça qu'elle serait devenue hystérique, à juste titre certainement, je comprenais mieux pourquoi elle jetait toujours un coup d'oeil à ce que je regardais.

D'un coup ma télé devint toute noire me coupant des scènes horribles gravés dans mon esprit. Je vous jure je lui étais très reconnaissante pour le coup même si je lui décrochais un regard noir tandis qu'elle s'asseyait à côté de moi. Pourtant je la laissais poser une main sur ma jambe sans broncher et levai vers elle mes yeux clairs tout traumatisés pour l'écouter parler. Ainsi c'était du ketchup? et les armes des jouets... C'était pour de faux ? Ils se moquaient de nous en nous faisant peur pour ça! Oh non mais c'était nul ça, j'étais sur que maman ne le savait pas ça dès qu'elle rentrerait je lui dirais ce que je venais d'apprendre. En parlant de maman, la fille qui me gardait me disait que maman ne m'avait pas laissé avec elle pour m'embêter, oh bah ça je n'en doutais pas, elle avait fait ça pour pas que je sois dans ses pattes surtout et ça je ne voulais pas l'accepter, mince quand elle avait besoin de moi j'étais là à me blottir dans ses bras et elle m'avait lâché pour faire je ne sais quoi avec quelqu'un d'autre. C'était à se demander si elle n'avait pas honte de moi, pourtant moi j'étais contente de parler de maman à mes copines c'était mon modèle et puis je l'aimais plus que tout au monde mais ça, elle s'en fichait visiblement. Elle m'avait laissé toute seule avec quelqu'un que je connaissais même pas. J'avais envie qu'elle rentre c'est pas que je l'aimais pas la fille mais c'était pas maman.

Je la regardais puis hochai la tête quand elle me dit qu'il fallait nettoyé le coca, je ne cherchais même pas à m'opposer à elle à vrai dire j'étais plus peiné par la perte de ma maman que motivée pour me battre, enfin bien sur ça reviendrait dans pas longtemps mais j'encaissai petit à petit le fait qu'elle ne revienne pas. Je lançai un regard vers l'entrée puis regardai le sol motivée pour nettoyer. Du coup sans attendre je me précipitais hors du canapé envoyant valdinguer le verre au passage qui tomba au sol et qui part miracle ne se cassa pas. Et ouai j'ai la classe moi, je lançais un regard à la fille plein de fierté et certainement aussi de moquerie puis le ramassai et filai le poser dans l'évier. Une fois dans la cuisine j'hésitai devais je insister pour qu'elle nettoie tout toute seule et lui montrer ma domination suprême et espérer qu'elle le répète à maman pour qu'elle sache qu'elle avait eu tord de me laisser ou devais je faire ce qui était normal de faire. Habituée depuis toujours à nettoyer derrière moi je laissais tomber et prit l'éponge pour aller nettoyer. A quatre patte tous le long du trajet, je nettoyais attrapant sans arrêt une mèche de cheveu qui me gênait pour la mettre derrière mon oreille. A la fin de ma périlleuse tâche j'étais épuisée mais assez fière de moi. J'avais envie d'aller au bain mais voilà, je supposais qu'elle avait eu la tâche de me faire me laver et du coup rien que pour l'embêter, après avoir posé l'éponge dans l'évier à sa place, je retournais chercher Kitty sans lui accorder un regard et allait dans ma chambre. Bien entendu je m'enfermais pas, là ça aurait été l'erreur du siècle et même si j'étais en colère contre maman cette règle je la respectais parce que j'aurais eu trop peur qu'elle s'enferme dans sa chambre pour me punir et que je ne puisse pas la rejoindre dans son lit quand j'en aurais envie. Je m'installai plutôt au milieu de ma chambre bien rangée depuis que Juliet l'avait fait hier avec mon aide bien entendu, j'attrapais un livre et regardai les images essayant de lire, récitant surtout à voix haute ce que je connaissais par coeur.

Elle leva ses yeux pleins de peur vers moi, elle avait l'air de se sentir rassurée par ce que je lui avais dit et ça me faisait plutôt plaisir.
Sans répliquer, elle descendit du canapé, non sans faire tomber son verre par terre, qui, par miracle ne se cassa pas. Elle me regarda avec un regard genre « Hé ouais, tu sais pas sur qui t'es tombée ! Je suis trop forte ! » et se dirigea vers la cuisine pour prendre une éponge puis se mit à nettoyer ses bêtises sans broncher.
Je me levai pour l'aider mais voyant qu'elle le faisait plutôt volontairement, je la laissai faire.
Sans m'envoyer un regard ni un mot, elle reposa l'éponge et traçait je ne sais où, sans doutes dans sa chambre.
J'hésitais à la rejoindre mais me dis que c'était pas une très bonne idée, j'allais plutôt attendre un peu, le temps qu'elle digère le fait que sa mère l'ait laissé seule avec moi et qu'elle se remette de ce qu'elle venait de voir à la télé.
J'allais nettoyer l'éponge qu'elle avait reposé sans le faire, et mit son verre dans le lave-vaisselle.

Quelques minutes plus tard, j'entendis sa petite voix, elle devait sans doutes commenter les images d'un livre, et le réciter par cœur. Décidément, elle était vraiment très intelligente !
Du coup, je décidais de la rejoindre. Je la découvris, assise par-terre au milieu de sa chambre, un grand livre sur des jambes.

Elle était trop mignonne, elle n'avait pas remarqué ma présence et paraissait être paisible, calme avec une pointe de malice. Elle continuait sa lecture pendant que moi, je la regardais dans entrebâillement de la porte.

C'est à ce moment précis que je me demandais quand est-ce-que j'allais entrer dans la chambre et comment j'allais faire mon coup. Je ne voulais pas arriver encore comme un cheveu sur la soupe et l'embêter mais d'un côté je voulais qu'on puisse s'amuser un peu ! Sans rire, j'adorais passer du temps avec des enfants comme ça, c'était sans doutes une de mes occupations préférées. Bien sûr, le dessin, la décoration et la mode passaient avant mais, être avec des enfants n'était pas loin derrière.

Je passais ma tête dans l’entrebâillement de la porte avant d'entrer puis je m'asseyais à côté d'elle.

« Qu'est-ce que tu lis ? »

Oh la la, j'avais la forte impression qu'elle m'ignorait ! Bon, j'allais tenter le tout pour le tout ! Sa mère m'a dit qu'elle était gourmande, on allait voir ça !

« Dis moi, tu veux pas faire un gâteau pour le dessert ? Tu pourras en faire manger à ta maman et à Juliet quand elle reviendront ! »


[Désolée, c'est vraiment pas long]

« Dis moi, tu veux pas faire un gâteau pour le dessert ? Tu pourras en faire manger à ta maman et à Juliet quand elle reviendront ! »

Elle redressa la tête lorsque je me mis à parler de gâteau, elle avait l'air plutôt contente et pour la deuxième fois dans la soirée, j'entendis sa voix.

« A quoi on fait le gâteau ? »

Elle se levait, ramassait son livre pour le ranger, posait son éléphant en peluche sur son lit puis se dirigea vers la cuisine.

Je la suivais puis je suis tombée sur un mur de photo dans le couloir et m'amusait à la regarder. Il y en avait pour tous les goûts, des photos sérieuses, des photos plutôt marrantes, des portraits etc...

J'entendis le bruit de quelque chose qui tombait et me dit qu'il fallait peut-être que je bouge d'ici. Je retournais dans le salon et là : SURPRISE !
Emily avait repeint les murs loft à de … La palette d'ombre à paupière !

J'avais envie de partir en claquant la porte, elle pouvait faire toutes les bêtises du monde je m'en fichais, mais s'en prendre à mes affaires, elle dépassait les bornes ! J'avais envie de me contenir, de ne pas crier, mais vu l'état des murs, je pensais que ça allait être fortement compromis !

Elle était accroupie à étaler de la poudre rose -couleur que je n'utilisais jamais d'ailleurs- sur les murs, je crois qu'elle ne m'avais pas vu.
J'arrivais à grands pas derrière elle et lorsque je la prenais par derrière pour qu'elle me fasse face, elle sursauta.
Franchement, je me contenais pour la hurler et la mettre au lit sans manger ! -j'avais des idées de tortionnaire des fois-.

« Emily ! Tu vas arrêter des bêtises parce que ça commence à bien faire, j'essaye d'être gentille et j'ai vraiment envie que ça marche, qu'on puisse faire plein de choses et que tu t'amuses quand je suis avec toi et c'est pas parce que tu ne connais personne dans ce loft que tu es obligée de me le faire payer !
Je ne fais qu'obéir aux ordres de ta maman et j'y peux rien si tu as décidé de me détester à l'instant où je suis entré dans le loft !
Je sais que tu es assez intelligente pour comprendre ça, alors maintenant, soit tu décides de t'excuser, de m'aider à nettoyer tout ça et on oublie tout, soit tu continues à me détester mais je te préviens, je suis au moins aussi têtue que toi et à mon avis, au lieu de faire un gâteau, lire des livres, jouer et tout ce que tu veux, tu vas manger et aller au lit point à la ligne ! »

Ou la la, je crois que j'avais vraiment l'air furax et elle l'avait sans doutes bien compris !

Je me détournais d'elle pour qu'elle réfléchisse et commençait à ranger tout mon sac qu'elle avait vidé, y compris la palette de maquillage.
Ensuite, je retournais à la cuisine, cherchait une bassine dans les placards, la remplit d'eau et de produit vaisselle, plongea deux éponges dedans et retournais au salon.
Je posais la bassine devant ses pieds et lui tendis une éponge.

« Alors, tu décides quoi ? On nettoie et on oublie tout ou tu continues ton boudin? »

« Alors, tu décides quoi ? On nettoie et on oublie tout ou tu continues ton boudin? »

Je levais la tête pour voir sa réaction, elle avait les yeux brillants, comme si elle allait pleurer. Je me sentais un peu coupable, mais j'essayais de me rassurer en me disant qu'elle l'avait cherché. Maintenant elle savait à qui elle avait à faire... Mais ça ne m'empêchait pas d'avoir envie de la prendre, de sécher ses larmes et d'aller jouer.
Elle pris l'éponge que je lui tendais en disant qu'il fallait nettoyer si on ne voulait pas que sa mère crie et je repartis vers la cuisine pour essayer de trouver un vieux torchon en cas de dégâts et … j'avais bien fais !
Lorsque je reviens, le carrelage de l'entrée était devenue une piscine, je ne sais pas comment elle s'était débrouillée mais il y avait de l'eau un peu partout autour de la bassine.
Elle leva les yeux, ses joues étaient inondés de larmes, elle me dit de sa petite voix tremblotante :

« Je l'ai pas fais exprès, ça a tout mouillé !

Je la croyais vraiment, si elle avait fait exprès, elle ne se serait pas mise à pleurer alors qu'elle n'avait pas bronché quand j'avais haussé le ton quelques minutes plus tôt.
Elle continuait de me regarder et avança puis tendis les bras pour que je la prennes dans mes bras.
Oula ! C'était quoi ça ? Pourquoi elle voulait que je la prennes maintenant qu'elle avait réussi à me mettre dans tous mes états ?
Quoiqu'il en soit, je ne pus résister et la pris dans mes bras.

« Aller, c'est terminé !

Je séchais ses larmes d'un revers de main.

- On va se calmer toutes les deux, nettoyer et ranger tout ça et ensuite on mangera et ta maman va rentrer après. Tu veux qu'on aille chercher ton éléphant pour se calmer ? Il s'appelle comment d'ailleurs? »

Je la gardais dans les bras, elle avec des hoquets tellement elle s'était retenu de pleurer, ou alors c'était vraiment un gros chagrin et nous partîmes vers sa chambre.
Arrivées là bas, je la déposais sur son lit et je lui donnais son éléphant en peluche.

"Mon éléphant ? Mais c'est une fille. Elle s'appelle Kitty, je l'ai appelé comme ça parce que j'aimais bien le petit chat Hello Kitty qui est tout blanc par contre je voulais pas une peluche de chat je voulais cette peluche d'éléphant. Je m'en souviens quand je l'ai eu, on partait avec maman, je connaissais que maman à cette époque pas Juliet, on partait de là où on était que je sais plus c'est où par l'avion au-dessus de la mer ou l'océan... Heu bon bah là dans la boutique il y avait Kitty, la seule éléphant parmi tous les chiens, chats et autres peluches dont je m'en souviens plus du coup bah j'ai demandé à Maman de l'acheter et puis elle me l'a achetée. Bien sur j'ai d'autre peluche mais j'aime mieux celle là, c'est la mienne et je l'emmène partout avec moi. Quand j'irais faire le tour du monde, elle viendra avec moi, moi je veux aller voir la neige, parce que j'en avais jamais vu, enfin si dans les livres que maman et Juliet lise mais sinon j'en ai jamais touché alors j'irais, avec Kitty, voir la neige"

Lorsque je lui tendis son éléphant, Emily le prit et le serra contre elle comme si sa vie en dépendait. C'était bizarre, je ne me souvenais pas avoir vu un enfant aussi attaché à son doudou que cette petite. Même moi, je n'avais pas serré mon phoque en peluche « bébé phoque » il s'appelait, aussi fort, enfin, en tous les cas, je ne m'en souvenais pas.


J'avais été étonnée de la façon dont elle m'avait dévoilé une partie de sa vie comme ça, sans vraiment que je l'y incite.
Elle s'était métamorphosée en une autre petite fille que je ne connaissais pas encore mais que j'adorerais connaître. Fini l'enfant fermé et prêt à tout pour que sa mère revienne au plus vite, faites place à la petite décidée à ce que toutes ses bêtises soient effacées au plus vite pour le retour de sa maman adorée.

Elle descendit de son lit et courait vers l'entrée pour réparer ses bêtises, je la suivait docilement et me mit à nettoyer avec elle.
Par chance, elle n'avait pas utilisé je ne sais quelle peinture, ce n'était que de la poudre, et ça partait plutôt bien à l'eau savonneuse.

Lorsque j'eus terminé la partie à laquelle je m'étais attaquée, je rinçais mon éponge en regardant Emily faire. Elle avait presque terminé, j'hésitais entre rester sérieuse et ranger l'éponge et tout le tralala ou être un poil plus délurée et lui nettoyer la figure avec mon éponge toute mouillée.
D'un côté, j'avais peur qu'elle le prenne mal, d'un autre côté, après tous les tours qu'elle m'avait joué ce soir, je pense qu'elle pouvait encaisser et même répliquer !

J'attendis alors qu'elle se retourne pour la prendre dans mes bras et lui écraser l'éponge sur le visage (attention, pas trop violemment, je ne voulais pas lui faire mal)

« Tiens ! Ça sent bon tu trouves ?? -tout en continuant de lui frotter le visage avec l'éponge je parlais- surtout, je ne veux pas que tu te vexes hein ? C'est juste une petite blague comme ça... Pour te montrer que malgré toutes tes petites bêtises d'aujourd'hui, je t'aime bien quand même et puis, je pense qu'après ce petit débarbouillage express, tu vas vouloir te défendre et je t'y autorises ! Alors, par contre, je pose quelques règles, avec l'éponge seulement, comme ça on met un minimum d'eau par terre, et pas de savon dans les yeux parce que ça fait mal ! »

J'avais fais durer mon petit monologue assez longtemps pour l'embêter un minimum et j'espérais franchement qu'elle allait répliquer !

Mon éponge rencontra plusieurs fois celle de la fille, disons que je prenais une tâche et je la suivais jusqu'au bout, comme un gigantesque filon d'or qu'on voulait suivre. Du coup, certainement parce qu'elle agissait différemment de moi, je tapai sans arrêt dans son éponge mais en réalité ça me faisait plus rire qu'autre chose. Je n'avais jamais nettoyé quelque chose avec autant de motivation sans vraiment avoir de récompense certaine. Pour autant je m'amusais assez, j'avais nettoyé une grande partie du salon à moi toute seule. Une certaine fierté se dessinait sur mes lèvres. Il n'y avait plus la moindre trace de rose sur le sol, tout était propre. En conséquence de cela j'étais comme qui dirait épuisée, j'avais l'impression d'avoir travaillé pendant des jours entiers sans pouvoir me reposer, mes yeux ne se fermaient pas tous seuls certes mais j'avais envie de me coucher sur le canapé dans une couverture pour attendre maman, parce que oui je voulais l'attendre. Je lançai un bref regard vers la porte d'entrée pour voir si elle ne s'ouvrait pas puis, me rappelant que je n'étais pas seule dans la maison je me tournai vers la fille qui m'avait aidé lui décrochant un joli sourire. Elle avait terminé sa partie, alors que je m'apprêtai à demander ce qu'on mangeait, elle m'attrapa dans ses bras dans un pur moment de folie. J'émis un petit cri de protestation qui disparut bien vite sous la surprise. Elle venait de m'écraser une éponge sur le visage.

C'était un coup bas, je n'avais rien fait non mais, trop surprise pour protester je la regardai me demandant ce qui lui passait par l'esprit. Non ça sentait pas bon du tout, en plus ça mouillait mais je ne disais rien, le sourire me revenant rapidement en comprenant qu'elle ne faisait que jouer. Moi aussi je voulais jouer, j'écoutais ses paroles complètement rasoir, me laissant débarbouiller le visage à coup d'éponge cherchant un moyen de me venger. Ainsi malgré mes petites bêtises, d'après moi il n'y en avait qu'une mais les grands ont toujours tendances à faire passer les petits pour des monstres, elle ne m'en voulait pas et voulait me faire une blague. J'écoutai les règles, c'est impressionnant toutes les règles que les adultes mettaient en place. Enfin là j'arrivais à comprendre aisément, ayant déjà, lors d'un bain où j'avais voulu faire la grande, ce qui d'ailleurs m'étais vite passé, mit du savon dans les yeux, je savais la douleur immense que ça engendrait et je ne voulais pas revivre ça. Je trépignais d'impatience à l'idée de me venger mais elle semblait ne jamais vouloir se taire, sérieusement elle pouvait pas faire un effort et accélérer les choses. En attendant, j'étais toujours dans ses bras mon regard plein de vivacité rivé dans le sien tenant mon éponge dans la main.

Dès que ses lèvres se furent fermés pour ne plus s'ouvrir pour une quelconque parole qui de toute façon n'aurait pas été écouté, je lui enfonçais mon éponge dans la tête, cependant tout comme elle l'avait fait avec moi, j'y allais en douceur, le but n'était pas de se faire mal et je l'avais très bien compris. N'attendant pas qu'elle aie le temps de répliquer, je me dégageai avec une difficulté importante quand même puisqu'elle me tenait bien puis je partais dans la direction opposé. J'avais un avantage, je connaissais le terrain contrairement à elle, moi je vivais là. Pour la première fois de ma vie je m'engageai dans le couloir obscur menant aux chambres sans allumer les lumières et sans Kitty. Je me cognai dans le buffet ce qui réveillait ma douleur du à la chute de tout à l'heure, mais parce que j'étais casse cou et aussi attirée par l'envie de jouer, je me hissai sur ce machin gigantesque pour moi et guettai comme un animal dans les documentaires animaliers. A l'instant même où elle passait je lui bondissais dessus m'accrochant de toutes mes forces à elle puis je lui mettais à nouveau mon éponge dans la tête. Sentant que je glissai malgré tout sans comprendre réellement pourquoi j'essayais de ne pas tomber en arrière, même si pour les grands ça ne faisait pas haut comme chute, du haut de mes trois pommes ça ferait mal. Je me cramponnai à elle criant d'une voix frôlant l'hystérie

"VAIS TOMBER!"

Je ne sais pas si elle en avait l'intention, si mon ton ne laissait guère le choix sur ses actes ou si tout simplement elle se rendait compte de la hauteur quoi qu'il en soit elle m'empêcha de me retrouver par terre. Poussant un soupir de soulagement restant contre elle histoire de ne pas me faire mal, je levai un regard vers elle, bien que dans le noir ce soit inutile quoi qu'on pouvait peut être voir des choses qui sait. Je demandai tout en me hissant petit à petit vers ses épaules aimant bien être le plus haut possible

"Maintenant on fait quoi? Il est quelle heure? Parce qu'il faut que j'aie mangé et que je sois en pyjama quand maman revient parce que sinon elle va pas être contente comme la dernière fois avec Juliet. Sauf que la dernière fois c'est parce que j'avais pas envie de me laver parce que j'étais allé à un anniversaire et que Juliet elle avait dit très bien lave toi pas t'expliqueras ça à maman. Sauf que maman elle avait pas été très heureuse que je sois encore habillé du coup je pense que je dois aller au bain. Et puis on mange quoi, parce que j'aime pas les carottes moi, c'est orange et c'est pas bon. En fait le orange ça se mange pas, je sais pas pourquoi ils disent que ça se mange mais tout ce qui est orange ça se mange pas, ça rend même malade je le sais parce que c'est ma copine qui me l'a dit donc moi je mange pas de truc orange. Et le gâteau on va le faire assez gros pour qu'il en reste pour demain au petit déjeuner? Et demain tu reviens ici ? Et tu t'appelles comment toi ?"

Oui bon j'avais légèrement recommencé à poser des questions qui, des unes aux autres changeaient totalement de sujet, mais faut dire que les questions je les posais comme elle venait dans mon esprit. Je savais bien que je parlais beaucoup même que je participais beaucoup la maîtresse elle l'avait dit à maman un soir où elle était venu me chercher. Posant ma tête sur l'épaule de la fille je restais silencieuse, je n'avais à nouveau plus ma peluche, j'espérais que si j'oubliais de la prendre, qu'elle me la rendrait avant de partir chez elle parce que je savais que Kitty n'aimerait pas quitter la maison sans moi, c'est comme si je faisais pareil. Non ça n'arriverait jamais et puis de toute façon je serais réveillé quand elle partirait sinon bah je ne pouvais pas dormir sans Kitty et puis même si certains garçons de ma classe disaient au départ que ça faisait bébé les peluches, au final eux aussi ils avaient des peluches à la sieste.

Emily guettait le moment où j'arrêterais de parler, elle avait préparé son éponge dans sa main, prête à me mettre une tarte dès qu'elle en aurait l'occasion.
En effet, à la seconde où j'avais arrêté de parler, elle me colla son éponge dans la figure avant de se faufiler hors de mes bras et de partir en courant dans le couloir qui menait aux chambres. Quant à moi, je me relevais en mettant la bassine pleine d'eau à l’abri, au cas ou... et je me dirigeais vers le couloir, mon éponge à la main.
Je fus très surprise quand la petite me sauta sur le dos, et me débarbouilla sans scrupules pour la deuxième fois. Elle s'était hissée sur le meuble de couloir pour me surprendre la chipie !
Trente secondes après, je sentais que ses petites mains lâchaient, elle se mit à crier « VAIS TOMBER ! » .
De sur mon dos, je la fis passer devant, et elle se ré-agrippa correctement, rassurée, elle recommençait à m'escalader et de retrouva bientôt assez haute pour me dominer.

« Maintenant on fait quoi? Il est quelle heure? Parce qu'il faut que j'aie mangé et que je sois en pyjama quand maman revient parce que sinon elle va pas être contente comme la dernière fois avec Juliet. Sauf que la dernière fois c'est parce que j'avais pas envie de me laver parce que j'étais allé à un anniversaire et que Juliet elle avait dit très bien lave toi pas t'expliqueras ça à maman. Sauf que maman elle avait pas été très heureuse que je sois encore habillé du coup je pense que je dois aller au bain. Et puis on mange quoi, parce que j'aime pas les carottes moi, c'est orange et c'est pas bon. En fait le orange ça se mange pas, je sais pas pourquoi ils disent que ça se mange mais tout ce qui est orange ça se mange pas, ça rend même malade je le sais parce que c'est ma copine qui me l'a dit donc moi je mange pas de truc orange. Et le gâteau on va le faire assez gros pour qu'il en reste pour demain au petit déjeuner? Et demain tu reviens ici ? Et tu t'appelles comment toi ? »

Je rigolais, elle avait un don pour poser une tonne de questions qui n'avaient aucun rapport entre elles. Je répondis donc simplement, dans l'ordre où les réponses me venaient.

« Mon nom c'est Aria ! Il est... -regardais ma montre- 19h40, on en a fait des choses en 1 heure 10 hein ?
Alors, si tu veux, on fait le gâteau maintenant, on le fera assez gros pour que tu en aies demain matin au petit dej', ensuite on ira prendre le bain pendant que le gâteau cuit, enfin, toi pas moi hein, comme ça, tu te salira pas en le faisant et puis ensuite on mangera un truc bon, pas des carottes, moi non plus j'aime pas ça ! Tu me diras ce que tu aimes !
C'est partit ? »

Je la gardais dans mes bras jusqu'à la cuisine et la déposait sur le sol, n'aimant pas l'idée de la voir sur la table, ni sur le comptoir.
Elle me faisait penser à Célia, la petite sœur de Camille. Une petite boule à l'estomac me vint, l'idée qu'elle ne fasse plus parti de ce monde m’attristait.
Enfin, aujourd'hui j'étais avec Emily et quelque chose me disait qu'elle brulait d'impatience de le faire ce gâteau !

Son rire avait quelque chose de joyeux, d'un côté je ne comprenais pas pourquoi elle rigolait ni ce que j'avais dit de marrant je posais juste des questions mais bon je lui fis un sourire comme quoi la bonne humeur c'était contagieux. En tout cas j'étais bien dans ses bras et je voulais pas en décoller c'était comme qui dirait un moment de tendresse. Elle répondit à mes questions, cette fois je mémorisais son prénom Aria. Autant elle aurait dit un prénom comme je sais pas moi (purée je trouve pas d'exemple XD) Gloria( Madagascar) Alex ou Sam (Totaly spies) je m'en serais souvenu mais Aria, je connaissais aucun dessin animé qui portait le nom de cette fille (ouai trop petite pour voir Eragon mais malgré que je ne connaisse pas de gens portant le nom d'Aria, j'allais retenir. Si j'avais bien compris c'était ma baby sitter donc il allait falloir que je m'habitue à sa présence même si c'était beaucoup moins difficile que ce que je laissais montrer. D'un côté quand quelqu'un me prend dans ses bras, il s'est fait une nouvelle amie. Il était 19h 40 alors j'avoue que j'avais un peu du mal avec l'heure, je savais compter jusqu'à 30 à l'endroit et à l'envers mais après ça bloquait et les heures je comprenais pas pourquoi il y en avait 4 de chiffres. Non c'était un truc je percutais pas je savais lire 8h00 jusqu'à 8h 01 et 20h30 et à vrai dire même si pour la plupart des gens ça parait simple, pour moi c'était très difficile. Elle voulait qu'on fasse le gâteau d'abord et qu'ensuite je passe au bain. J'hochai vigoureusement la tête, approuvant cet ordre. Je la regardai comme si c'était la chose la plus normal au monde que de ne pas manger des carottes, elle n'écoutait pas ce que je disais? Les carottes ça ne se mange pas!

Après m'avoir demandé si c'était partit et que pour unique réponse j'ai souris, elle m'emmena dans la cuisine. Je fis une de ces têtes quand elle me posa par terre, non mais elle faisait quoi là? Autant elle était assez grande pour tout voir autant moi je ne l'étais pas. Non mais ça ne me plaisait pas du tout d'être coupé ainsi du monde. Je me mis à soupirer avant de tirer la chaise, écoute autant je savais que j'avais pas le droit de monter dessus pour grimper sur la table, autant il fallait que je fasse le gâteau. Aussi, je me mis à l'escalader avec une grâce qui était loin d'égaler celles des artistes. Je poussai la mèche de cheveu qui me gênait d'un souffle. Je posai mes mains sur le rebord de la table et à la force de mes bras je me lançais dessus et me dressait sur mes genoux une fois dessus un peu à la manière des kangourous. J'allais devenir gymnaste en fait, ça me plaisait bien comme sport, je suis sur que maman allait être contente de l'apprendre. Je regardais Aria lui décrochant un doux sourire pour ne pas qu'elle me fasse redescendre, elle se rendait pas compte de l'effort ce que ça me demandait. Il était tout simplement hors de question que je redescende sur les planches. D'un geste parfaitement bien interprété je passa ma main dans mes cheveux pour leur donner du volume avant de dire motivée redevenant la petite motivée que j'étais réellement

"La balance elle est dans ce placard là, le reste c'est dans celui à côté du frigo, tous les autres ingrédients ils sont dans le frigo. Dit A-Ria(un peu de mal à prononcer ) à quoi on le fait le gâteau? Parce qu'il faut savoir avant et le livre de recette je sais pas où il est je crois... Enfin je le savais parce que j'ai aidé maman mais je sais plus où c'est faut fouiller"

Je lui avais indiqué du doigt les lieux que je montrais au début de la phrase. A la fin mes yeux s'illuminèrent, à vrai dire fouiller ne me dérangeait pas et à mon âge cela ne me posait aucun problème de conscience. En réalité est ce que je savais ce qu'était la conscience je ne crois pas. Quoi qu'il en soit si fouiller il fallait, je ne pouvais le faire de là haut et étrangement je sentais que sauter à nouveau serait une mauvaise idée, si je me réceptionnais mal comme tout à l'heure je risquais de boiter et de plus Aria allait mal le prendre si je faisais la casse cou devant elle. Non il me fallait me remettre à elle. Même si au départ elle m'avait agacé à venir dans ma vie, dans ma maison sans que je ne l'y autorise je dois bien avouer que j'étais capable de lui faire confiance à présent et j'irais même jusqu'à dire que je l'aimais beaucoup. Je restais donc sur ma position de ... kangourou attendant qu'elle veuille bien décider quelque chose pour la fouille. Si elle me sortait j'appelle maman, je crois que j'allais hurler pour plusieurs raisons :
raison 1: on était assez grande pour se débrouiller
raison 2: encore une fois on allait pas demander mon avis
raison 3: je voudrais parler à maman et je risquais d'être à nouveau désagréable avec Aria
A part ça j'étais toujours aussi impatiente de commencer le gâteau parce que si ça continuait il allait être 20h30 que je devrais aller me coucher- même si je comptais bien ne pas lui rappeler- et que je serais ni laver, ni nourrit donc affamé et qu'en plus j'aurais même pas fait le gâteau.

Je voyais bien qu'elle était frustrée que je ne l'ai pas posée sur la table ni rien, elle monta alors sur la chaise et se mit accroupie.
Une fois en place sur sa chaise, j'avoue qu'elle avait fait ça avec la délicatesse d'une enfant de 4ans et que j'avais eu un peu peur qu'elle tombe mais bon, plus de peur que de mal comme ont dit, elle commença a donner ses directives, c'était tellement mignon que j'en souris.

« La balance elle est dans ce placard là, le reste c'est dans celui à côté du frigo, tous les autres ingrédients ils sont dans le frigo. Dit A-Ria(un peu de mal à prononcer ) à quoi on le fait le gâteau? Parce qu'il faut savoir avant et le livre de recette je sais pas où il est je crois... Enfin je le savais parce que j'ai aidé maman mais je sais plus où c'est faut fouiller »

Je me tournais vers les placards qu'elle indiquait du doigt et récupérait les ingrédients au passage.

« Tu sais pas quoi Emily ? La recette elle est dans ma tête ! Ça te dit un gâteau au chocolat ? »

Elle hocha la tête avec gourmandise en remettant une mèche de cheveux derrière ses oreilles.
Ses attitudes de grande fille me faisaient rire, on voyait qu'elle vivait dans une maison de fille !
J’attrapais un élastique autour de mon poignet afin m'attacher les cheveux pour pas qu'il y en ait dans le gâteau et je posais tous les ingrédients et plats devant Emily pour éviter qu'elle gesticule partout au risque de tout faire capoter.
Je me mettais derrière elle.

« Alors il faut, 4 œufs, 80 grammes de farine, 150 grammes de sucre en foudre, 200 grammes de beurre -ca va être gras !- et 200 grammes de chocolat pâtissier !
On y va, tu sais casser les œufs ou tu préfères que je fasse et que tu touilles ? »

Finalement, je cassais les œufs et elle versait les doses que je lui donnais et touillait la pâte, sans oublier de goûter au passage !
15 minutes plus tard, il gâteau était enfourné et Emily était prête à aller dans le bain.

J'aimais donner des directives et j'aimais par ailleurs qu'elle soit exécutées à la perfection ce qui là était le cas. Aria se pliait à mes ordres sans la moindre protestation et attrapait les choses que je lui demandais. Quand même elle avait de la chance que je sois toujours dans les pattes de maman et Juliet comme ça je savais par coeur où se trouvait le matériel de la cuisine même si je n'y touchais uniquement quand on me le proposait. Je la regardais estomaqué lorsqu'elle me dit qu'elle avait la recette dans la tête, c'était possible ça de mémoriser une recette en entier? Purée elle était impressionnante moi je n'y arriverais jamais. Elle me demanda si un gâteau au chocolat ça me plaisait. Un peu que ça me plaisais, j'aimais bien le chocolat même que dès qu'il faisait beau j'irais au parc avec maman pour qu'elle en mange une avec moi. Du coup pour lui montrer que l'idée qu'elle avait eu était remarquable j'acquiesçais en silence pour une fois et tandis que je mettais ma mèche de cheveu derrière mon oreille elle eut un rire mais pas un rire méchant un rire comme compréhensif. Bah quoi ? C'était très agaçant d'avoir les cheveux dans les yeux et puis les filles le faisaient tous le temps pourquoi ne le ferais je pas ? Je la regardais s'attacher les cheveux silencieuse et lui fit un sourire quand elle posa tout devant moi.

J'écoutais la recette même si les doses qu'elle me disait m'étaient inconnu. J'aurais été toute seule que le gâteau n'aurait pas avancé d'un pouce. Elle me demanda si je savais casser les oeufs. Hum pas vraiment, la première fois que j'avais essayé je m'étais mise à pleurer après que mon oeuf se soit retrouvé sur le sol. Bon évidemment dans ces cas là maman arrivait toujours à me réconforter en me disant c'est pas grave. Bien entendu au début je disais si c'est grave et je me remettais à pleurer mais bon ça passait quand même. Du coup pour ne pas faire de bêtise jugeant de moi même que j'en avais trop fait je lui fis un non de la tête. Aussitôt elle les cassa dans le saladier, je regardais la couleur jaune et transparente se poser en douceur sur le fond du saladier. Elle mit donc 4 oeufs comme ce qui était convenu, le seul truc que j'avais mémoriser d'ailleurs ne sachant pas compter plus loin que 30. Alors qu'il n'y avait rien à mélanger à part les différents oeufs, je m'emparais du fouet et mélangeait le tout activement, motivée. Elle me tendit un verre doseur avec le sucre dit elle. Je le versais dans mes oeufs et recommençait mon mélange. La pâte avec une couleur jaune clair légèrement cristallisé, voulant savoir si c'était bon je trempais discrètement le doigt puis goûtai. Une chose est sur je gouterais une fois pas deux c'était pas bon. Je rajoutais la farine mélangeant comme une folle vu que ça commençait à être consistant. Vu la tête que ça avait, ça ne pouvait pas être mauvais je trempais à nouveau mon doigt puis goûtai, bof bof pas fameux. C'est là que j'eus droit au bol de beurre, alors le beurre je le connaissais que sur les tartines de maman et Juliet mais ça donnait pas du tout cet aspect là. Je le mis dans mon saladier et mélangeait avant de gouter. Ouai je vérifiais si ça m'améliorait et je dois dire que oui, Je voulu gouter un peu plus quand le chocolat fut versé dans le saladier par Aria. J'éclatais de rire avant de tout mélanger pour avoir une pâte marron clair que je n'eus pas le loisir de gouter vu qu'elle l'attrapa pour la mettre dans le plat à gâteau. Je voulus aller l'aider à le mettre dans le four sur qu'elle aurait besoin de mon aide mais allez savoir pourquoi je fus distraite par le saladier presque vide mais où il restait tout de même du gâteau pas cuit. Attrapant la spatule je le ramenais vers moi et commençait à le nettoyer jusqu'à ce qu'il n'y ait plus la moindre trace de pâte.

Bon d'accord mes cheveux avaient eux aussi gouter du gâteau et l'état de mon visage devait être catastrophique mais j'étais fier de moi et attendant que le gâteau cuise, je me rappelais que j'allais aller au bain. Du coup je descendis de la chaise prudemment et courait vers ma chambre, attrapais mon pyjama de disney princesse (purée je dois réviser tous mes classiques à chaque rp) et filai à la salle de bain. Constatant avec une légère frustration que le bain n'était pas prêt je criais

"A-RIA(toujours du mal ^^) l'eau elle est pas dans la baignoire, je sais pas faire toute seule !!!! VIENNSS!!!"

Bon d'accord mon ton était toujours légèrement impératif mais qu'elle croit pas que je ne l'aimais pas et que je voulais être méchante je voulais juste aller au bain. Bon pas grave, en attendant, je posai mon pyjama sur le lavabo utilisant le petit tabouret pour me hisser dessus, je courus dans ma chambre chercher des jouets choisissant finalement un lion, une lionne et leur lionceau avant de revenir dans la salle de bain et de les lancer dans la baignoire m'asseyant sur le tapis pour patienter sagement qu'Aria vienne m'aider en allumant l'eau du bain./

Emily fila à la salle de bain pour prendre son bain... Cette petite avait tout compris ! A vrai dire... Elle ne devait pas être trop à l'aise avec toute cette pâte à gâteau marron sur le visage !
Je vérifiais le thermostat du four et l'entendit crier de la salle de bain :

« A-ria ! L'eau elle est pas dans la baignoire, je sais pas faire toute seule ! VIENS ! »

Je rigolai puis me filais dans la salle de bain pour la rejoindre. Elle avait mit quelques jouets dans la baignoire et s'était assise sur la sortie de bain.

Sans trop me poser de questions, je mettais l'eau à couler en faisant attention à la température.

« C'est bon pour la température de l'eau là ? C'est pas trop chaud ? »

Elle hocha la tête pour me montrer son approbation. J'attendis que l'eau ait fini de couler et sorti de la salle de bain en voyant son regard insistant. Décidément, cette petite m'aurait faire rager mais aussi rire ce soir.

« Bon, je vais faire à manger en attendant, tu fais pas de bêtises hein ? Je vais venir voir de temps en temps de toutes façons. Des pâtes avec des tomates et du jambon, t'aimes ça ? »

J'entendis les clapotis de l'eau et son oui franc et massif, je laissais donc la porte entre-ouverte pour pouvoir l'entendre et allais dans la cuisine pour préparer le repas.

Entre temps, je vérifiais les sms sur mon téléphone, un message de mon frère, rien de très important, juste pour prendre de mes nouvelles, je lui répondrais plus tard.
Une fois ça fait, je m'attelais à la cuisine en espérant que ça soit bon... En même temps, c'est dur de rater des pâtes, mais bon...

C'est tout riquiqui désolée

Je restais assise sur le tapis calmement regardant mon pyjama, si seulement elle pouvait se dépêcher histoire qu'elle me voit en pyjama. Je levais ma tête quand un courant d'air me fit froid dans le dos, je n'avais pas à me plaindre de sa rapidité je devais le reconnaître. Elle mit l'eau à couler dans le bain, je regardais attentivement ce qu'elle faisait pourtant je n'arrivais pas à le reproduire, en même temps, je n'arrivais pas à atteindre le robinet sans rentrer dans la baignoire. Je me levai pour venir me placer à côté d'elle et passai ma main sur la surface transparente un grand sourire aux lèvres. L'eau c'était mon élément aucun doute. J'adorais ça, au départ l'eau était froide puis très vite elle se trouva être à température ambiante, un léger panache de vapeur d'eau s'éleva dans les airs, cool je pourrais faire des dessins sur la glace du lavabo. Elle me demanda si l'eau était à la bonne température, ayant toujours la main dans l"eau je me voyais mal dire non, si elle avait été trop chaude je l'aurais dit depuis longtemps et dans le cas contraire, la vapeur n'aurait pas été sur la vitre, de ce fait je lui fis un sourire avant de me mettre à hocher la tête avec empressement. Très vite, mon bain fut à la hauteur habituelle et comme si elle connaissait la hauteur pile pour stopper l'eau, elle appuya sur le robinet qui de ce fait s'arrêta de couler. Je la regardais un instant interdite me demandant comment elle pouvait le savoir, c'était comme pour le gâteau, elle était vraiment douée Aria.

Puis jugeant qu'il était temps pour moi d'aller dans le bain après tout je n'allais pas attendre que l'eau refroidisse ce qui était moins agréable je lui lançais un regard appuyé, l'air de dire va t'en allez ! Elle semblait amusée que je réagisse comme ça au moins elle ne le prenait pas mal. Attendant qu'elle s'en aille je m'amusai à taper du plat de la main l'eau éclaboussant les bords de la baignoire sans pour autant que moi je sois mouillé ni elle d'ailleurs. Elle me précisa qu'elle allait faire à manger et me demanda même si c'était à mon avis plus un ordre de ne pas faire de bêtise. Je lui jetais un regard comme choquée qu'elle ose penser que je ferais des bêtises mais ne répondit pas l'écoutant parler elle voulait faire des pâtes avec des tomates et du jambon et voulait savoir si j'aimais ça? Et ho je suis pas difficile moi! Je mange de tout... ouai sauf les carottes mais c'est différent. Du coup appuyant bien plus fort sur l'eau je lâchai rapidement pendant qu'elle partait

"OUI !"

Par contre j'avoue que jamais la porte ne resterait ouverte, c'était pas négociable du tout, s'il le faut j'avais plein d'excuses déjà prête au cas où je me faisais gronder et d'ailleurs pas toutes des nulles j'étais parfois capable d'avoir de très bonnes excuses faut pas croire. J'attendais qu'elle ait disparut de mon champ de vision et du couloir par la même occasion puis tout en douceur pour ne pas me faire repérer je fermais la porte ne voulant pas la faire claquer ce qui m'aurait trahit. Une fois cela fait j'enlevai mes habits avec joie et rentrait dans l'eau du bain. Au début je ne comptais pas me laver les cheveux, bien au contraire mais manque de pot, je glissai et tombai la tête la première dans l'eau. Je me redressai vivement pour prendre une grande inspiration et regardai avec désespoir l'eau dégouliner de mes cheveux. Purée c'était pas possible... souffler dessus pour les sécher ne servirait à rien je le savais. Bon tant pis, j'attrapai le shampoings petit Dop jaune, vanille je crois en fait j'en sais rien et je m'en fiche c'est juste un shampoing avec une bonne odeur. Je m'en mis un peu beaucoup sur les cheveux, en réalité, peut être un peu trop parce que j'eus beaucoup de mal à le faire mousser. Changeant d'avis en plein milieu de mon frottage de cheveux, je me mis à jouer avec mes animaux n'ayant plus envie de me les laver, j'attendrais qu'Aria veuille bien venir m'aider parce que c'était méga fatiguant. J'avais un peu peur de l'appeler sachant que j'avais fermé la porte il valait peut être mieux se débrouiller du coup je jouais juste avec ma famille de lion ne sachant pas trop quoi faire

Je mis l'eau à bouillir et commençais à découper les tomates tout en me posant des questions existentielles comme « est-ce-que je ferais pas mieux de faire une sauce tomate ? ».
Décidée, je prenais une casserole en plus pour faire ma sauce .

Dix minutes plus tard, j'avais terminé la sauce et je plongeais les pâtes dans l'eau bouillante puis, en attendant que ça cuise, j'allais à la salle de bain pour vérifier que tout allait bien.
Emily avait fermé la porte, tu m'étonnes que j'entendais aucun bruit. Je vous jure, l'élément ici !
Enfin bon, j'ouvrais et passait la tête dans entrebâillement de la porte.
Elle avait commencé à savonner ses cheveux mais, à mon avis avait abandonné puisque les pointes n'avaient pas été touchées par le shampoing. Elle jouait avec des petites figurines en forme de lion.

J'entrais dans la pièce en chuchotant un « ça va ? », et tourna la tête puis me rendit mon sourire.
Sans rien demander, je me mettais à genoux devant la baignoire et commençais à frotter ses cheveux. Emily se laissait faire tout en continuant à jouer avec sa famille Lion.
Je me relevais « Attend, 30 secondes, je vais éteindre sous les pâtes et le four, je reviens pour finir de t'aider »

Je retournais dans la cuisine et sorti le gâteau du four ainsi que les pâte de leur eau. Une fois les pâtes égouttées, je les plongeais dans la sauce tomate.
Une fois ça fait, je retournais à la salle de bain et aidais Emily à se laver puis à s'habiller.

« On va manger ? »

Sans attendre quoique ça soit, Emily me prit la main et me traina vers la cuisine... A mon avis, son ventre criait famine !
Une fois là-bas, la petite fille me lâcha la main et et se précipita pour prendre une chaise et la mit sous un placard pour grimper dessus.
C'était une bonne intention, car je pensais qu'Emily voulait m'aider à mettre la table mais la savoir debout sur une chaise, les main occupées ne me rassurait pas. Une seule petite chose, aussi petite soit elle pouvait la déstabiliser, et la faire tomber. Sincèrement, je me voyais mal expliquer à Lara que j'étais aux urgences parce que sa fille était montée sur une chaise et qu'elle était tombée. Je n'avais qu'à la surveiller toute la soirée et je comptais bien la rendre à sa mère seine et sauve.
J'attendis donc qu'elle se soit hissée sur le plan de travail, seulement pour éviter de la déconcentrer ce qui aurait certainement entrainé une chute, et l'attrapa par derrière en la reposant sur le sol.

« Je suis désolée Emily, mais j'ai peur que tu tombes en grimpant comme ça sur les meubles. Tu sais, une fois que tu as les mains occupées, tu perds de l'équilibre et tu n'as rien pour te raccrocher à quelque chose si tu tombes puisque tes mains sont occupées. Je préfères que tu restes par-terre mais j'ai une idée... Je te passe les couverts et tu vas les mettre sur la table ok ? »

Je n'attendis pas sa réponse et m'exécutais. J'attrapais donc deux assiettes que je lui donna. Elle n'avait pas l'air très déçue car elle les prit aussitôt et alla directement les déposer sur la table.
Je la regardais faire. Elle était pleine d'entrain, ses cheveux longs et légèrement trempés étaient en bataille dans son dos et ses petits pieds nus claquaient contre le carrelage.
Lorsqu'elle se retourna vers moi, j'attrapais deux verres que je lui tendis puis je fis pareil pour les couverts.

Une fois cela fait, je lui fis signe d'aller s'assoir et apporta la casserole contenant les pâtes ainsi que le jambon que j'avais été cherché dans le frigo au passage.
Je remplis son assiette puis la mienne et déposa une tranche de jambon que je pris le soin de couper avec mon couteau pour éviter qu'elle ne fasse de bêtises.

Le repas se passa calmement, nous débarrassâmes notre table plutôt rapidement car Emily était plus que volontaire pour cette tâche ce qui m'étonna fortement d'ailleurs.
Lorsque je remis l'éponge dans l'évier après avoir nettoyé la table, je la pris dans mes bras.

« Bon, il y a une petite fille qui m'a demandé une tresse tout à l'heure dans la salle de bain, tu as une idée de qui ça pourrait être ? »

Je ris et la déposa sur le canapé, j'allais chercher un peigne dans la salle de bain ainsi qu'un élastique qui trainait sur le rebord du lavabo.
Je retourna dans le salon et m’essaya à côté d'elle pour lui démêler les cheveux.

« Dis, tu connais les tresses collées ? Quand j'étais petite, ma petite sœur me demandait toujours de lui en faire. Elle était jalouse parce que j'arrivais à me les faire seule alors qu'elle n'y arrivait pas, ce qui était normal puisqu'elle est plus jeune que moi... Enfin bref, tu veux des tresses collées ? Comme ça tu pourra les garder demain aussi ? »

Des mains se glissèrent le long de ma taille et je levai les yeux au ciel pour exprimer mon agacement sur le fait qu'on essaie, à nouveau, de m'empêcher, de vivre. Enfin quoi? C'était pas possible d'être aussi à cheval sur les règles en plus j'essayais d'aider moi! Enfin bon je fus poser à terre avec délicatesse et n'essayai même pas de lui faire les yeux doux, de toute façon, avec elle les yeux doux ça marchaient pas vraiment. Pour cela, c'était loin d'être ma Juliet. J'eus le droit à un long monologue pas vraiment très intéressant jusqu'au moment où elle eut la brillante idée de me proposer de me passer les couverts et de mettre la table aussitôt ma colère enfin colère un bien grand mot plutôt ma frustration s'envola et je tendis les mains pour qu'elle puisse prendre les assiettes et les poser à cet endroit. Aussitôt je me déplaçai vers la table et posai les assiettes l'une à côté de l'autre et courus aller chercher les autres affaires avec entrain. Les verres furent posé devant les verres et j'attrapai la bouteille d'eau grimpant sur ma chaise pour nous servir. Mes gestes étaient d'une précaution qui dévoilait l'habitude que j'avais de faire ça, je soupirai soulagée et passai une main sur mon front comme pour montrer le travail exténuant que c'était de se concentrer. Je revins chercher les couverts qu'elle me tendait et les posait le long des deux assiettes et me tournai vers elle lorsqu'elle me demanda de m'asseoir. Je n'étais pas du genre à protester et encore moins quand il y avait de la nourriture à la clé, je la regardai apporter les pattes et sautillai joyeusement sur ma chaise tandis qu'elle coupait mon jambon en tout petit bout, je regardai attentivement le couteau découper avec facilité la portion de viande rose et sourit lorsqu'elle enleva son bras pour me laisser manger. J'avais trop faim pour attendre quoi que ce soit d'autre et très rapidement je me retrouvai avec des moustaches rouges autour de la bouche mais qu'importe c'était trop bon.

Une fois mes pattes et mon jambon terminé, je regardai le four avec une terrible envie d'aller l'ouvrir mais s'il y a bien un truc auquel je ne touche pas dans cette maison c'était le four, c'était dangereux et ça restait gravé en mémoire contrairement aux meubles escaladés ou autre, je n'y touchai jamais. Par contre le temps qu'elle sorte du four mon beau gâteau, pardon notre beau gâteau, je débarrassai la table faisant attention aux couteaux comme d'habitude et entassai le tout dans le lave vaisselle. Le temps que je revienne à ma place, j'avais une énorme part de gâteau qui ne me faisait pas peur du tout par ailleurs mais bon après ça je pourrais plus rien manger de ma vie. J'attrapai ma petite cuillère et mangeai avec ravissement essayant de parler entre deux bouchées ce qui ressemblait plus à parler la bouche pleine qu'autre chose

"C'est trop bon"

Je raclai les bords de ma petite assiette pour ne laisser aucune miette de ce délicieux gâteau et débarrassai nos deux assiettes pendant qu'Aria nettoyait la table. Je tournai la tête vers elle au moment où elle me souleva plus parce que je l'avais entendu arriver que par méfiance d'ailleurs. Je m'agrippai à son cou pour ne pas tomber même si je me doutais qu'elle ne me laisserait jamais tomber, elle semblait vouloir me protéger de tout ce qui... ne changeait absolument pas de mon train de vie habituel j'étais toujours surprotégé à mon sens mais ce qui en réalité m'apprendrait bien des années plus tard qu'on fait toujours attention aux gens qu'on aime. Elle me déposa dans le canapé et je la regardai s'éclipser tandis qu'elle me parlait des tresses que je voulais. Bien sur que je les voulais toujours, je ne voulais pas que mes cheveux s'emmêle après je râlais trois heures tandis qu'on voulait me les brosser, enfin ça dépendait de qui c'était qui me les brossaient aussi parce qu'en fonction de qui c'était je râlais plus ou moins et aussi de mon degré de fatigue. Elle revint avec mon peigne et un chouchou blanc. Chouchou blanc que je regardai avec appréhension, est ce que ça allait bien avec mon pyjama, je supposai que oui après tout Aria était grande et elle savait ce qu'elle devait faire.

Elle me demanda si je connaissais un genre de tresse, ma moue du lui apprendre que non car elle m'expliqua ce que c'était tandis que je me faufilai rapidement sur ses jambes pour m'asseoir. Ainsi elle avait une soeur, trop bien peut être qu'elle voudrait jouer avec moi mais la façon dont elle en parlait m'apprit qu'elle avait grandit... bon qu'importe je jouerais avec Juliet de toute façon. Sortant de mon silence qui avait duré quand même trop longtemps à mon sens je demandai avec beaucoup d'hésitation

“Est ce que ça emmêle les cheveux ce que tu veux faire parce que je veux pas qu'ils soient emmêlé après il faut les démêler et c'est pas drôle, même si ça les emmêle pas je veux bien. Et c'est comment d'avoir une soeur? Est ce que moi j'en aurais une aussi ?”

Tant de questions j'avais à poser. Est ce que je voulais une soeur ou un frère, je n'en étais pas sur parce que j'étais malgré tout et ça je l'avais bien compris la petite princesse de la maison et l'arrivée d'un autre enfant briserait ce statut que j'étais habitué à avoir de ce fait je ne voulais pas tellement, je voulais rester l'unique maîtresse de ces lieux et que tous le monde s'intéresse à moi et m'obéisse même si j'avais apprit ce soir qu'Aria était capable d'assez de cran pour s'opposer à moi et être en accord avec maman ce qui m'embêtai assez je croyais avoir plus de caractère que maman mais visiblement pas vraiment. Qu'importe c'était toujours ma maman à moi.

Je regardais la petite fille m'écouter avec attention, elle avait l'air très intéressée par ce que je disais, mais semblait aussi plongée dans ses pensées.

“Est ce que ça emmêle les cheveux ce que tu veux faire parce que je veux pas qu'ils soient emmêlé après il faut les démêler et c'est pas drôle, même si ça les emmêle pas je veux bien. Et c'est comment d'avoir une sœur? Est ce que moi j'en aurais une aussi ?” dit-elle la voix chargée d'hésitations. Sa capacité à formuler toutes ces questions et ces affirmation en une seule phrase me faisait un peu penser à Camille. Toujours en train d'aligner des phrases sans pour autant qu'elles aient beaucoup de rapport entres elles, et tout simplement parce que c'est cette phrase qui leur passe par la tête et qu'il faut qu'elles le disent maintenant.
J'attendis avec patience qu'elle termine ce qu'elle avait à dire, et qui avait l'air très important à ses yeux puis je lui répondis « Les tresses collées ? Elles emmêlent pas plus tes cheveux que les tresses normales, t'en fais pas. Quand tu les enlèvera, tes cheveux, ils seront tous doux et frisés, tu verras ! Et sinon, moi, j'adore ma sœur, quand j'étais plus petite on jouait toujours ensemble. Quand on a un frère ou une sœur, on s’ennuie jamais ! Alors c'est sur que de temps en temps on se chamaille et tout, mais c'est jamais pour bien longtemps ! »

Tout en parlant, je commençais à lui démêler les cheveux et à les tresser. Parler de mon frère de ma sœur, m'avait rappelé à quel point nous étions heureux à Liverpool. Le fait de vivre seule ici me permettait de vivre comme si j'avais quitté le domicile familial, sans pour autant que mes parents soient décédés. Quelques fois, quand ça n'allait pas, j'avais encore le réflexe de chercher le numéro du portable de ma mère dans mon répertoire, puis quand je me rendais compte qu'ils n'étaient plus là, je me mettais à pleurer.
Je sentais mon estomac se serrer mais je ne voulais en aucun cas faire état de ma vie devant une petite fille de 4 ans, j'avalais donc difficilement ma salive et entoura le chouchou blanc que j'avais trouvé dans la salle de bain autour des cheveux de la demoiselle. J'étais assez satisfaite du résultat, n'en ayant pas fait depuis une bonne paire d'années, je trouvais que je m'étais bien débrouillée.

Je jetai un coup d’œil sur ma montre et jugeai qu'il était temps pour Emily d'aller au lit, mais je ne savait pas du tout comment m'y prendre pour lui faire céder. Je la regardais, et découvris avec surprise qu'elle était endormie sur mes genoux pendant que je la coiffais. Elle avait prit son éléphant en peluche contre elle. Je la pris dont dans mes bras, délicatement et l’amenais dans son lit. A mon grand plaisir elle ne se réveilla pas.
Je retournais donc dans le salon et attendit patiemment que sa mère rentre.

La voix d'Aria coupait le silence qui n'avait pas réellement duré. Dans le même temps, elle semblait parfaitement capable de me coiffer. Du coup je ne cherchai pas à me dégager comme je savais si bien le faire, même si ça agaçait tous le monde si j'étais pas sure à cent pour cent qu'il ne me coiffe pas à la perfection pour un manque de concentration ou n'importe quelle autre raison je m'écartai la plupart du temps furieuse de passer après. Enfin bon la plupart du temps quand je faisais ça c'était avec maman et je revenais vite sur ses genoux avant que l'orage éclate au-dessus de ma tête. Enfin pour une fois rien ne semblait pouvoir me déconcentrer des paroles d'Aria, bien au contraire en même temps, la télé était pas allumé et Kitty n'était pas le moins du monde proche de moi. Enfin heureusement qu'elle parlait en même temps. Tout d'abord j'appris que non seulement ça n'emmêlerait pas cheveux, ce que je n'aurais pas supporté, mais en plus ça les rendait tout doux et bouclé ça c'était marrant je pourrais faire comme maman, un jour bouclé, un jour pas bouclé... c'était parfait pour ne rien dire d'autre. Je l'écoutai parler de sa soeur, il semblait en effet qu'il y ait une bonne entente entre elle et sa soeur, jouer avec quelqu'un c'était bien je trouvais mais elle n'avait pas tord en disant qu'il y avait des disputes, il y en avait déjà avec mes amies, maman et Juliet je me doutais qu'en restant avec un enfant qui me piquerait ma maman ça ne me plairait pas vraiment.

Mes yeux clairs s'assombrirent tandis que je réfléchissais est ce que c'était la peur de me disputer ou alors celle de vouloir que tout tourne autour de moi qui m'empêchait de vouloir une présence. J'étais persuadée que même si c'était un cousin, l'enfant de Juliet ça me plairait pas plus parce qu'elle serait moins disponible pour moi après même si je n'avais pas les notions de tout ce qui m'entourait je savais ce qu'était ce sentiment et qu'il n'était apprécié chez personne. Il n'empêche qu'à mes yeux c'était ma Juliet de la même façon que maman c'était ma maman et personne ne me la piquerait je l'espérais tout du moins. De toute façon on me demandait bien ce que je voulais manger alors j'espérais qu'on me demanderait avant de m'imposer un bébé c'est mignon mais d'un peu plus loin. A tout bien réfléchir je préférerais un chien mais pas n'importe quel chien hein mon choix était déjà tout décider ce serait celui qu'il y avait dans le film Babe, film qui soit dit en passant je n'avais absolument pas comprit. A cet instant je découvris que Kitty était proche de moi et je l'attrapai pour me blottir contre Aria tenant mon bébé éléphant dans les bras rassuré sur le fait que personne ne partageais les lieux avec moi.

Je voulus attendre qu'elle ait finit de me coiffer pour poser des questions sur sa soeur, mais au fur et à mesure que ses doigts s'agitaient dans mes cheveux, je m'endormais. Si bien qu'après une ultime caresse au niveau du cou là où à présent elle était pour me faire ma coiffure qui emmêle pas, mes yeux se fermèrent. J'essayais de les ouvrir en vain, pourtant je voulais attendre maman mais j'étais encore bien trop petite pour faire de nombreuses activités sans en payer la fatigue. Du coup le sommeil me rattrapa et je m'endormis sagement dans les bras de ma baby sitter, me réveillant uniquement une fois dans ses bras mais à peine juste le temps de comprendre ce qui m'arrivais je sombrais à nouveau avec douceur dans les bras de Morphée commençant déjà à reprendre des forces pour demain, j'allais péter la forme et malheureusement pour les charmantes filles qui vivaient avec moi j'allais leur faire un joli réveil en fanfare un peu comme tous les matins d'ailleurs mais devait on réellement me changer. J'en doute fort.