I walked for miles ‘til I found you ▬ ARTEMIS ♥

❝Il faut parfois renoncer à comprendre quelque chose.
Ou quelqu'un. Ou soit-même.❞ Artemis ♥

Jeudi ; 15h54 ▬
« Callie ? Eh ho, tu m'écoutes ? » Callie Rose Williams fut brusquement arrachée à ses pensés. Agacée, elle tourna la tête vers celle qui partageait sa table et lui jeta un regard qui aurait pût geler un brasier en une micro-seconde. La jeune femme se trouvait en cours à son grand malheur et il ne s'agissait même pas d'un cours qui aurait pût l'intéresser de près ou de loin. Mais pire encore, le professeur venait de leur donner un devoir à faire avec un partenaire et l'on devait le commencer ensemble, dès maintenant. Avant même que Callie Rose ai pu tourner la tête vers Camille, ce satané prof avait annoncé que pour faire plus simple, les gens assis côte à côte seraient en binôme. Et voila comment la jolie blonde s'était retrouvée avec cette gourde de Hope. Qu'est ce que cette fille pouvait l'agacer ! D'ordinaire elle arrivait à la supporter en feignant de suivre le cours passionnément pour éviter toute discussion mais malheureusement ça ne marcherait pas sur ce coup-là. L'air mauvais, Callie Rose avait alors laissé vagabonder ses pensés dans l'espoir -insensé- que Hope allait peut-être faire le travail seule et lui ficher la paix. Mais c'était bien trop demander à une bavarde naïve comme l'était sa camarade. Callie Rose pinça donc les lèvres et haussa les sourcils d'un air dédaigneux et hautain en répondant : « Bien sûr que je t'écoute ma chère Hope, nous devons donc faire ce devoir ensemble mais on est vraiment obligé de commencer maintenant ? Le cours finit dans cinq minutes. » Les sourcils de sa camarades se froncèrent en un signe de réflexion ou de contrariété, Callie Rose ne savait pas vraiment et à vrai dire elle s'en fichait royalement. Tout ce qui l'importait en ce moment c'était que ce cours se finisse le plus vite possible pour qu'elle puisse passer au suivant, qui ne serait peut-être pas mieux mais au moins la jeune femme pourrait penser en paix, ce qu'elle ne pouvait définitivement pas faire là en ce moment-même. « Mais Callie, le prof a dit qu'on devait commencer maintenant et puis le finir en dehors de nos horaires de cours. Tu penses qu'on pourrait se retrouver dans ta chambre ce soir ? » La jeune femme laissa échapper un long soupir et en massant les tempes. Elle ne savait pas vraiment ce qui la retenait de dire sa façon de penser à cette fille mis à part peut-être son tact et sa gentillesse. Haha, mais depuis quand elle avait du tact ? La délicatesse et tout ce qui allait avec, c'était bien un truc à la con ça. Elle regarda Hope avec ce même air arrogant tout en pensant à la réaction de Camille et Ely si elle se ramenait ce soir à la chambre avec sa camarade. Comique. Mais ça n'allait en aucun cas se passer. « Non, ça ne va pas être possible Hope, parce que je n'ai pas envie de faire ce foutu devoir et encore moins avec toi d'accord ? » La sonnerie retentit, Callie Rose rangea ses affaires, se leva en mettant son sac sur son épaule et se tourna une dernière fois vers la pauvre Hope qui semblait stupéfaite. « Oh et, moi c'est Callie Rose, pas Callie. Seul mes amis m'appellent comme ça. » Et sur ces paroles particulièrement acerbes, la jeune femme tourna les talons et sortit de la salle de classe. Elle parcouru les couloirs rapidement, zigzaguant entre les élèves qui se hâtaient pour leur prochain cours. Callie se sentait mal à l'aise, bouillante et un début de mal de tête semblait pointer le bout de son nez. Qu'est ce qui la mettait dans cet état ? Pourquoi avait-elle été aussi méchante avec Hope ? Certes elle n'avait jamais pu la supporter mais envoyer balader les gens comme ça ne lui ressemblait pas, ou du mois les gens qui ne lui avaient fait rien. Et puis ce devoir, il faudrait bien qu'elle le fasse, elle n'était pas là pour répéter les erreurs du passé. Ses nerfs étaient à vifs, ses mains tremblaient un peu et elle se sentait fébrile. Tandis que les couloirs se vidaient peu à peu, la jeune femme s'adossa à un mur et expira lentement pour tenter de se calmer. A bout d'un moment, les tremblements et la chaleur qui semblait s'être infiltrée à l'intérieur de son crâne se dissipèrent et Callie Rose se redressa. Elle n'avait aucune envie d'aller au cours suivant. Camille devait se demander où elle était passée mais rien que l'idée de se rendre à la salle, de s'excuser pour son retard et de s’asseoir pour suivre le cours pendant une heure entière répugnait Callie. Non, elle avait besoin de faire une pose, de faire le point peut-être. D'essayer de comprendre enfin pourquoi elle avait ses... crises de colère qui se déclenchaient de plus en plus fréquemment depuis... Depuis un petit moment. Elle savait que sécher finirait par lui retomber dessus mais elle ne pouvait pas y aller. Et à vrai dire, ce dont elle avait envie là, sur le moment, c'était d'une cigarette.

Elle se dirigea vers l'escalier qui permettait de descendre au rez-de-chaussée et descendit les marches quatre à quatre. Arrivée en bas, elle se figea. Elle jeta un oeil dans le couloir des casiers qui était apparemment désert. Elle haussa alors les épaules et s'assit sur la troisième marche, posa son sac à ses pieds et après y avoir fouillé dedans, elle en sortit son briquet et un paquet de cigarette. Elle savait que c'était risqué, l'heure de colle lui était garantie si jamais on la prenait à fumer dans les couloirs mais la jeune femme ne s'en souciait guère pour le moment. Elle mit une cigarette dans sa bouche, l'alluma et en tira une grande bouffée qu'elle expira avec un soupir de soulagement. Rangeant son briquet dans la poche de son jean habilement troué par endroits pour "donner un style" comme ils disaient, la jeune femme commença à réfléchir. Qu'est ce qui faisait qu'elle se sentait si énervé, tellement à bout ses temps-ci ? A vrai dire la réponse n'était pas sorcière et Callie Rose se doutait bien l'avoir trouvé depuis un moment maintenant. Agacée, elle tira sur les manches de son chemisier blanc immaculé, une salle manie qui permettait de repérer à coup sûr ce qui contrariait la jeune blonde. Et oui, tout cela la contrariait. De ne pouvoir expliquer certaines choses qui étaient arrivées, certains sentiments qu'elle avait éprouvés. Ces choses qui s'étaient produites dans ce maudit ascenseur avec ce... Avec Artemis Silver. Ce jour-là, Callie Rose avait agit d'une façon que toutes les raisons rationnelles du monde ne suffiraient pas à expliquer. Elle ne comprenait pas même si peut-être qu'elle ne voulait pas comprendre après tout... Silver était un de ses pires ennemis et c'était toujours très amusant de trouver une raison pour se foutre de lui. Alors pourquoi, si elle le détestait tant, s'ils se détestaient tant, une chose pareille s'était-elle produite ? Callie Rose secoua la tête en tirant une nouvelle latte de sa cigarette. Elle préférait ne pas penser à ce qui s'était passé car à chaque fois qu'elle le faisait, elle se demandait ce qui arriverait lorsqu'elle se retrouverait de nouveau face à Artemis. Car il y avait maintenant un moment que les eux jeunes gens ne s'étaient pas vu, comme l'avait -à juste titre malheureusement- souligné cette saleté de Gossip Girl. Callie Rose l'évitait, elle le reconnaissait volontiers et apparemment le jeune homme faisait de même. Se sentait-il aussi perdu que Callie Rose face à tout ça ? La jeune femme imaginait mal Silver perdre son calme et son air hautain pour adopter une expression de confusion à vrai dire. Cette seule pensée fit sourire la jeune femme. Oui, Artemis avait toujours l'air froid et c'était à vrai dire en partie pourquoi elle ne l'aimait pas. Mais depuis l'épisode de l’ascenseur, la jeune femme avait pu découvrir que son apparence froide cachait en réalité pas mal de choses. Peut-être que c'était pour ça qu'ils s'étaient alors... Enfin, elle n'avait pas besoin de penser à ça, pas besoin de se sentir encore plus gênée qu'elle ne l'était déjà en pensant à tout ça, seule avec sa clope dans ces escaliers. Peut-être que finalement elle devrait aller parler à Silver. Certes rien que l'idée lui semblait repoussante mais ils pourraient peut-être convenir de faire comme si de rien été et de reprendre leurs moqueries habituelles. Mais à vrai dire en seraient-ils capable ? Tout ça était en fait bien trop compliqué, beaucoup trop dur à comprendre. Callie Rose prenait une nouvelle bouffée de sa cigarette lorsque des bruits de pas se firent entendre dans le couloirs des casiers. La jeune femme ne pouvait pas voir qui approchait mais ce n'était certainement pas bon pour elle. Néanmoins elle ne fit pas un geste pour s'enfuir ou même écraser sa cigarette. La jolie blonde expira la fumée tandis que les pas se rapprochaient. Elle attendait de voir qui était l’intrus et au pire, elle assumerait ses conneries, comme en souvenir du bon vieux temps...

Jeudi dans l'après midi. Artemis était assis, dans une des chaises qui remplissait l'amphithéâtre. Un crayon papier entre les doigts, il criblait sa copie de petits dessins en tout genre, accompagné de court texte, remplie de sens. Le cour d'aujourd'hui portait sur l'amour, tel qu'il était retranscrit dans les livres. Son professeur s'animait au centre de la pièce, accompagnant ses longs discours par des gestes certainement pour attirer l'attention de tout ses élèves. La plupart buvait son récit, ou au moins le faisait paraître. Mais il y avait ce jeune homme, seul, devant sa copie, qui ne semblait pas prendre part aux discours du professeur sur l'amour. Pour tout dire, dès qu'il avait su le thème sur quoi le cours aller porté, il c'était refermé. L'amour dont il est question, celui des livres, est trop passionné, trop romancé, trop irréaliste. Il détestait qu'on puisse parler de ça, aussi faussement. Qui aujourd'hui, vivrait une passion tel celle de Cinna pour Émilie ? Tel celle de Roméo pour Juliette ? Non, ces histoires tellement inaccessible l'exaspérait. Il trouvait ça sans intérêt, de parler de chose si futile que l'amour. Du moins, c'était la version qu'il voulait officiel. Car les véritables raisons sont beaucoup plus profondes, et beaucoup plus secrète. Il ne voulait pas parler, ni même entendre parler de sentiment. Pour lui, c'était un sujet qu'il fallait à tout prix éviter, il c'était interdit de ressentir quoi que se soit, pour qui que se soit. C'était trop dangereux, pour lui, et pour l'autre personne concerné. Parce qu'il en est certain, quelque chose en lui ne va pas, quelque chose qui lui dit que s'il aime quelqu'un, s'il est proche d'une personne, quel qu'elle soit, il lui ferait du mal. Il était comme ça, il faisait du mal. La dernière personne qu'il avait aimé, c'était sa soeur. Un amour naissant, fraternel, mais il l'aimait, ce petit bout dans ce berceau. Il l'avait tué. Depuis, plus rien, plus personne au monde ne pourrait le faire avoir des sentiments. Il se l'interdisait formellement. Et la meilleure façon de tenir cette interdiction, c'est de ne pas parler, et de ne même pas admettre que ces sentiments existent. Une carapace de pierre enrobe son coeur, le protège. Personne ne parviendra à la percer.

Artemis se leva précipitamment, et quitta le cour sans mot dire. Il c'était réfugié à la bibliothèque. Une fois de plus. Un stylo, une feuille de papier, il se mis à écrire. Il ne pouvait plus. Cette vois intérieur, qui lui répétait sans cesse que tout ça n'était qu'une couverture, qu'il utilisait toute son énergie pour se convaincre que ça n'existait pas. Mais il fallait pourtant se rendre à l'évidence, quelqu'un avait réussie à percer sa carapace. Quelqu'un été allé plus loin, l'avait découvert, avait vue son vraie visage sous ce masque de glace. Callie - Rose. Il écrivait, le papier était le seul endroit ou il pouvait se réfugier, et pour ne pas les ressentir, il écrivait ces sentiments, comme pour les extérioriser. Il écrivait, se répétant que tout ce dont il parlait, il ne le ressentait pas, que c'était juste, et seulement, son imagination qui prenait vie. Dans sa tête, c'était un vrai champs de bataille. Entre tous les efforts qu'il fournissaient pour se convaincre qu'il ne ressentait rien, et ces images qui l'en empêcher, cette image qui tournait en boucle, ses lèvres collés contre les siennes, l'effet que ça lui avait fait, il n'avait avant jamais ressenti quelque chose d'aussi fort. C'est comme si, inévitablement, dès qu'il fermait les yeux, cette scène, se jouait et se rejouait dans sa tête. Callie - Rose le hantait, et c'était peu dire. Mais tout ça, toute cette histoire était enfoui, quelque part, dans sa tête, ou peut - être dans son coeur, tout ça ne sortait pas, il niait tout, en bloque. Même le fait que Gossip - Girl ai mis tout par écrit, même de le lire, il ne démordait pas du fait que c'était faut. Pour lui, c'était impossible, une douce plaisanterie, lui, avec Williams ? Cette blonde, si superficielle ? Jamais. L'insinuer ne serait que se fourvoyer.

C'est la sonnerie de la fin des cours qui l'avait sorti de ce dilemme intérieur. C'est comme si seul son subconscient écrivait, et qu'au bruit aiguë de la sonnerie il se réveillait brutalement. Regardant la copie double qu'il venait de remplir, il soupira. Rangeant en toute hâte sa feuille dans son sac, il la chiffonna. Ca parlait d'une jeune femme qui aurait changé quelqu'un, qui l'aurait compris mieux que quiconque, et cette fille aurait une emprise magique sur l'autre personne, une emprise merveilleuse. Il avait mis sur papier tout ce qu'il refusait d'admettre qu'il ressentait. Et voir ses mots l'avait énervé, il ne se reconnaissait plus, il détestait le fait qu'une fille comme elle puis le mettre dans un tel état. Comme - si c'était possible, ce disait t - il, comme si Callie pouvait l'attirer, comme - si ce baiser voulait dire quelque chose, comme - si on pouvait parler d'amour, comme - s'il y avait quelque chose entre eux. Pour lui c'était simple ; la jeune femme ne représentait rien d'autre qu'une pauvre fille superficielle. C'est ce qu'il se tuer à répéter. Il franchit les porte de la bibliothèque, son grand conflit intérieur calmé. Il n'avait pas envie de retourner en cours. Ca lui arrivait de plus en plus souvent, de quitter les cours, pour aller écrire, pour arrêter de pensé de trop. Pour se calmer. En fait, ça ne cesse de lui arriver, depuis ce jour dans l'ascenseur. S'il en parlait à quelqu'un, on le prendrait certainement pour un fou. Oui, sans nuls doutes. Après tout c'est ce qu'il devait être, un fou. Il pris une bouffé d'air frais en sortant de la pièce. Puis commença à errer dans les couloirs gorgés de monde pressés de se retrouver en cours. Lui était d'un calme étonnant. D'une distance étonnante. D'une froideur étonnante.

Il vogua ainsi, quelques minutes. Il arriva dans un couloir qui débouchait sur un escalier, il voulait rejoindre l'extérieur. Mais, alors qu'il s'approchait des escaliers, il la vit. Elle était là, assise sur la troisième marche, une cigarette au bout des doigts. Il la détestait. Il la détestait, il lui disait toujours des choses méchantes, peut - être blessantes, il la détestait. Mais alors, pourquoi l'avoir embrassé. Pour rien, il ne c'était rien passé, c'était un acte imbécile, et on ne l'y prendra plus. Non mais vous imaginez. Embrasser Callie - Rose. Il soupira. Il était là, tout prêt d'elle, et deux possibilité, enfin trois, s'offrait à lui. Faire demi tour, il en était encore temps car elle ne l'avait pas remarqué. Passer prêt d'elle, et l'ignorer froidement, comme il s'appliquait à le faire ses derniers temps, ou s'asseoir prêt d'elle, et parler. Il faudrait bien qu'ils en parlent à un moment ou à un autre, pour au moins mettre les choses à plats, et convenir qu'il ne c'était rien passé, non rien. Il serra les points, et alors que sa conscience entière lui ordonné de tracer sa route, il se planta prêt d'elle. williams. lâcha t - il, d'une froideur dont il avait le secret. Son esprit ressembla tous les efforts qu'il était capable de mettre en oeuvre pour trouver quelques chose à dire. Mais rien ne lui vint. C'était rare, qu'il ne trouve rien, pour piquer la jeune femme. J'ai toujours su que tu finirais à mes pieds. lança t - il, dans un sourire en coin. Il retrouva ses esprits, et son arrogance. Il finit tout de même par s'asseoir à ses côtés. Il ne savait pas ce qu'il faisait, pourquoi il restait avec elle, pour il venait de s'asseoir là tout prêt, pourquoi même il lui parlait, quelque chose d'invisible mais fort le poussé à le faire.

Spoiler:

Callie Rose ne prétendait pouvoir expliquer toutes les choses qui s'étaient produites autour d'elle, toutes les choses qu'elle avait faite. Parfois, il fallait juste accepter que certaines choses échappaient à notre contrôle, à notre compréhension. Mais là, pour cette situation, Callie Rose ne pouvait pas se permettre de juste accepter ce qui s'était produit. Elle avait besoin de savoir, de comprendre. Une simple explication, c'était tout ce qu'elle demandait, une explication toute bête qui n'impliquerait pas des choses fâcheuses comme les sentiments. Parce que si on partait sur cette voie-là... En fait non, on ne pouvait pas partir sur cette voie à moins d'avoir fumé mille pétards, ou autre scénario qui impliquerait dans tout les cas une grave déficience mentale. Car il n'y aurait jamais -et il ne pouvait pas y avoir- une quelconque... attirance entre elle et Silver, quoi que puisse en dire cette sale vicieuse de Gossip Girl. L'idée était tellement ridicule en réalité qu'elle lui arracha un petite rire nerveux. Toujours assise sur les escaliers en fumant sa cigarette, Callie Rose cogitait, remuait ses pensées en tout sens pour essayer de comprendre le sens, justement, du souvenir qu'elle ne pouvait s'empêcher de se repasser en boucle depuis quelque temps, malgré tout ses efforts pour ne pas penser à ce fameux jour, à ces fameuses heures dans ce fameux ascenseur. Mais le souvenir était là, brûlant et encore parfaitement intact dans son esprit. Elle pouvait presque se rappeler de chaque parole, de chaque phrase, de chaque sourire amer du jeune Artemis lorsqu'il avait raconté son passé. Elle se souvenait de chaque expression, de chaque froncement de sourcil qu'il avait eu lorsqu'elle avait parlé à son tour, lui expliquant elle aussi son histoire. Ils s'étaient confiés l'un à l'autre, sans aucune retenue. Et c'était elle qui avait commencé à parler de sa jeunesse, des cambriolages, de Peter, du drame et de son affreuse culpabilité encore présente aujourd'hui. Pourquoi cette soudaine impulsion ? Pourquoi cette envie de raconter ce qu'elle n'avait raconté à presque personne, à quelqu'un qu'elle ne pouvait -normalement- pas sacquer ? Sa cigarette entre son pouce et son index, Callie Rose enfouit son visage entre ses mains. Elle était manifestement troublée, perturbée. Même si le terme "troublée" ne lui convenait pas car il suggérait des choses que -comme je l'ai déjà dit avec élégance- on ne pouvait imaginer qu'en ayant fumé mille pétards. Mais il était clair que tout cela la dérangeait, rien que le fait que d'avoir parlé de son passé sans retenue à Artemis était quelque chose inexplicable alors que devait-elle penser, que pouvait-elle penser de ce qui s'était produit ensuite ? Ce dont à quoi elle refusait catégoriquement de penser même si elle savait pertinemment que refuser d'y songer n'était que faire gagner du terrain à son malaise. Le baiser. Un seul mot suffisait à résumer ce qu'elle en pensait. Pourquoi ?! Elle ne trouvait déjà pas d'explication au fait d'avoir raconter sa vie au jeune Silver, alors vous pensez bien qu'elle ne risquait d'en trouver au fait qu'ils se soient embrassés ! Callie Rose se rappelait également de chaque détail, de chaque sentiment, de chaque souffle qui avaient accompagnés ce baiser. Et rien que d'y repenser, elle sentait comme un poids énorme lui tomber sur le bas du ventre. Un poids oppressant, dérangeant mais aussi... étrangement indéfinissable.

Callie secoua la tête et se pencha pour attraper sa sacoche à ses pieds. Elle ouvrit la petite poche de devant et en sortit son portable. Elle jeta un oeil à l'heure et regarda si elle avait des nouveaux messages avant de le remettre et de poser le sac à sa droite. Elle tira une nouvelle fois sur sa cigarette et reprit le cours de ses pensées. L'avait-elle embrassé car elle s'était sentie touchée par l'histoire que lui avait raconté le jeune homme ? Possible. Apprendre le passé d'Artemis l'avait réellement touchée, elle n'avait jamais imaginé qu'il puisse avoir un tel secret, une telle culpabilité enfouie en lui. Un peu comme elle en fait. C'était peut-être pour ça alors ? Elle s'était sentie proche de lui, semblable. Ouais enfin, elle au moins elle n'était pas froide comme un glaçon -voir pire hein- ! Même si après tout ce qu'il avait vécut et endurer, Callie Rose comprenait désormais un peu mieux son attitude renfermé et froide, même si ses manières de coincé continueraient toujours d'agacer la jeune femme au plus au point... Quoi qu'il en soit, encore une fois aucune explication -probable du moins- ne lui venait à l'esprit et encore une fois, elle se sentait mal-à-l'aise. Mais un autre problème venait de se faire entendre, balayant momentanément ses questions sans réponses. Des bruits de pas se rapprochaient des escaliers où elle était assise, en train de sécher un cours et surtout en train de fumer. Mais Callie n'avait pas la volonté de fuir. De toute façon cette journée était pourrie, elle ne pouvait pas vraiment devenir pire -en fait si, elle pouvait mais bon-. Elle attendit donc, sa clope à la main, son sac posé à côté et une espèce de résignation froide.

Mais ce n'était ni un professeur, ni un élève en retard. C'était lui. Silver. Artemis. Quelque soit la manière plus ou moins brutale que Callie employait pour le nommer, c'était bien lui, là se dirigeant vers elle. Que venait-il faire ? Venait-il la voir ? Pour lui parler ? Oh non, Callie Rose ne voulait pas parler et même si elle savait qu'il le faudrait bien un jour ou l'autre, elle ne voulait pas le faire maintenant, là tout suite sans préparation mentale. Elle avait peur à vrai dire, peur d'où leur conversation pourrait les mener si elle n'était pas prête, si elle ne savait pas encore ce qu'elle allait pouvoir dire. Et lui était-il prêt alors ? Qu'allait-il vouloir faire ? Putain elle devait arrêter de penser à ça, de se faire des films parce qu'elle avait l'étrange impression que ça ne faisait qu'empirer les choses. Elle tenta donc de calmer son imagination tandis que Artemis se plantait finalement devant elle. « williams. » Une froideur redoutable, un ton piquant et cette arrogance insupportable sur son visage. Aucun doute, c'était bien le Artemis qu'elle connaissait, qu'elle détestait, qu'elle haïssait. Alors il avait choisi de faire comme si rien ne s'était passé ? Cette solution ne déplaisait pas à Callie Rose, elle devait l'avouer mais en même temps elle sentait que si elle se contentait juste d'ignorer ce qui s'était produit entre eux, les doutes et l’incompréhension la hanteraient sans cesse. Hum... Ne venait-elle pas de prendre la décision d'arrêter de se faire des films ? « Silver. » Froide, un ton mordant et une moue dédaigneuse. C'était bien elle, répondant comme toujours aux paroles du jeune homme avec la même attitude désagréable. Un silence de quelques secondes s'installa. Callie Rose ne savait pas vraiment quoi dire, quoi faire. Elle avait envie de lancer une phrase cinglante à Artemis, pour essayer de reprendre les bonnes vieilles habitudes, pour tenter de mettre un peu de normalité dans cette situation qui était tout sauf habituelle. Mais étrangement, alors qu'elle ne perdait d'ordinaire aucune occasion d'enquiquiner le jeune homme, son esprit était vide, et son sens de la répartie semblait être réduit à néant. Et apparemment, Artemis se trouvait dans le même état d'esprit qu'elle, à en juger par ce très petit silence -mais tout de même perceptible-, chose inhabituelle dans leurs "conversations", le silence. En effet, ils avaient plutôt tendance à enchaîner les répliques plus piquantes les unes que les autres à un rythme effréné. Mais comme je l'ai dit plus haut, cette situation n'avait rien d'habituelle. « J'ai toujours su que tu finirais à mes pieds » finit-il par lancer avec un sourire en coin. Callie Rose sourit à son tour. Elle tira une nouvelle bouffée de sa cigarette et lorsqu'elle vit Artemis amorcer un geste pour venir s'asseoir à ses côtés, elle ôta aussitôt son sac pour le remettre à ses pieds. Mais pourquoi avait-elle fait ça ? Elle venait d'encourager Silver à s'asseoir à côté d'elle. Or elle le détestait, elle ne voulait pas lui parler et surtout pas en ce moment. Elle ne voulait pas parler de ce qui s'était passé et encore moins en parler avec le principal intéressé bien que Callie Rose préfèrerait mourir plutôt que d'avouer à qui que ce soit qu'elle avait embrassé Artemis Silver. Mais peut-être que son subconscient souhaitait avoir une conversation lui ? Peut-être qu'il savait que c'était le bonne chose à faire. Mettre les choses à plat, peut-être même comprendre ce qui s'était passé et pourquoi ça s'était passé. « Et moi j'ai toujours su que je finirai par te rabaisser à mon niveau. » Répondit-elle, un sourire aux lèvres, regardant droit devant elle pour éviter de croiser le regard du jeune homme. Trois ans de réaction avant de répliquer ? Meuuuh non voyons ! A peine... Un nouveau court silence s'installa. Callie Rose ne savait pas ce qu'ils étaient en train de faire, elle ne savait pas ce qui allait arriver. Elle ne savait pas pourquoi elle ne s'en allait pas sur le champ, pourquoi elle ne partait pas en courant comme le lui ordonnait violemment une partie de son esprit. Peut-être qu'elle ne partait pas car une autre partie de ce même esprit perturbé et embrouillé la suppliait de rester et de voir ce qui allait se passer. Peut-être. La jeune femme expira la fumée de sa cigarette. Saisi d'un impulsion, elle se tourna légèrement vers Artemis et, toujours sans dire un mot, elle tendit la main pour lui proposer de tirer sur la clope même si elle n'était pas sûr qu'il accepte. Elle continuait de regarder un peu partout sauf vers les yeux bleutés du jeune homme.

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